#1 Les petits bonheurs du quotidien

Parce que les vacances sont finies. Parce que c’est lundi matin et que le temps est maussade. Parce qu’il est à peine 7h12 et que dehors, le marteau-piqueur a déjà entamé sa douce mélodie. Parce votre soeur a terminé le pot de choco à tartiner et que vous ne savez pas quoi mettre sur votre pain. Parce que votre bus vous est passé sous le nez en arrivant en avance et que le suivant est naturellement en retard. Pour contrer tous ces petits cadeaux de la vie dont on se passerait bien, je vous ai concocté un petit remède maison qui vous filera la pêche pour le reste de la semaine. Une dose de bonne humeur à vous introduire directement en intraveineuse. C’est cadeau !

  • L I V R E  // « En attendant Bojangles » d’Olivier Bourdeaut

Sans conteste, LE roman de mon année 2018. Je sais, il reste encore quelques mois de lecture avant que l’année ne s’achève, mais je doute sérieusement qu’un autre ouvrage puisse le détrôner. Ce livre, c’est une petite pépite qui se lit d’une traite et qui fait du bien. Comme un bon spritz en terrasse ou une glace Ben&Jerry saveur Cookie Dough devant une comédie bien drôle. Le sujet, pourtant, n’est pas forcément hilarant. Il s’agit de l’histoire d’une famille qui se désagrège peu à peu. Mais c’est traité avec tant de légèreté, tant d’humour et d’absurdité, qu’on garde le sourire au coin des lèvres quasiment jusqu’à la fin. Et dans un sens, la plume d’Olivier Bourdeaut n’est pas sans rappeler celle de Boris Vian, mon écrivain fétiche de toujours. Si vous avez apprécié « L’Ecume des jours », je suis certaine que cet ouvrage vous parlera tout autant. On y retrouve la même poésie, le même genre d’humour complètement barré, et finalement un peu la même progression dans l’histoire. Je ne vous en dis pas plus et vous laisse savourer…

  • F I L M  // « Monsieur et Madame Adelman » de Nicolas Bedos

A la base, Nicolas Bedos ne fait pas vraiment partie des artistes que j’affectionne beaucoup. J’ai souvent trouvé qu’il était un peu trop grande gueule, un peu trop m’as-tu-vu et surtout pas toujours très drôle. Pourtant, force est de constater qu’il m’a vraiment bluffé avec ce film ! « Monsieur et Madame Adelman » raconte l’histoire d’un couple, celui de Victor et Sarah. Victor est un écrivain reconnu (prix Goncourt, membre de l’Académie française et tout le toutim), et Sarah, femme de l’ombre, est toujours tapie derrière lui, à assurer ses arrières. Le film retrace les grandes étapes de leur vie, avec leur dose de drames et de petits bonheurs, racontés par Sarah. Jusque là, rien de transcendant, je suis d’accord. Mais la force du film réside principalement dans la puissance des dialogues, parfois très crus, et parfois très politiquement incorrects. A l’heure où l’on nous sort quinze fois par an des comédies romantiques clichées, aseptisées, absentes de toute critique, sans jamais placer un mot plus haut que l’autre, qu’est-ce que ce genre de films légèrement à contre-courant fait du bien. Ne vous attendez pas à un film franchement engagé (ce n’est pas ce qu’on attend d’une comédie romantique), mais soyez surpris devant ce bijou qui sonne si juste. Les personnages sont vrais, et les scénarios romantiques éculés sont démystifiés par les commentaires souvent hilarants de Sarah en voix off. À voir de toute urgence, vraiment. Et particulièrement recommandé pour les soirs de déprime !

  • M U S I Q U E  // L’Impératrice

En ce qui concerne la musique actuelle, je pense pouvoir affirmer que j’ai au moins trois guerres de retard. A de rares exceptions près, je suis de moins en moins ce qui se fait aujourd’hui (en tout cas en matière de pop, rock et rap), et je me sens de ce fait complètement larguée quand j’essaye d’écouter les dernières nouveautés. C’est probablement la raison pour laquelle je n’ai découvert ce groupe que tout récemment, en zappant de liens en liens sur Youtube. Après quelques recherches sur internet, je me suis rendu compte que ça faisait quelques mois (voire quelques années) qu’ils cartonnaient un peu partout (oups). Trois guerres de retard, je vous disais. Faute avouée, à moitié pardonnée, leurs morceaux rythment désormais mes matins bonne humeur. Ce groupe est inclassable, et j’adore le métissage des styles qu’il propose. C’est très actuel tout en recyclant les codes et les idées des vieux groupes des décennies passées. À certains moments, j’imagine les pantalons patte d’ef’ à paillettes se trémoussant sur de vieux sons discos. A d’autres, je revois les musiques funk tirées des génériques délicieusement ringards des séries policières des années 80. Un remède contre les lundis matins. Un régal.

Jovialement vôtre,

Charlie

Photo : Elodie Deceuninck ©