Neuf mois après Monuments Men, Jean Dujardin, accompagné de Gilles Lelouche, s’abreuve à nouveau à la source du cinéma français avec La French de Cédric Jimenez. Retour sur un succès en devenir !
Mercredi 19 novembre 2014 se déroulait, dans les cinémas UGC de Bruxelles, l’avant-première de La French en présence du réalisateur et des acteurs principaux. La salle comble du Grand Eldorado attestant de l’importance de l’événement, je ne pouvais, en aucun cas, passer à côté d’une telle occasion. Bien qu’en retard (comme toujours), c’est, de justesse, que je pus me glisser au premier rang afin de n’en perdre aucune miette!
Quelques minutes d’attente suffirent alors pour que le tapis soit foulé, sous mes yeux ébahis, par deux acteurs respirant la classe à la française: Jean Dujardin et son comparse de toujours, Gilles Lelouche.
Particulièrement impressionnés par la beauté du lieu classé au patrimoine culturel de Belgique, c’est, non sans un humour certain, qu’ils présentèrent, à un public attentif et passionné (et, bizarrement, majoritairement féminin), leurs nouvelles prouesses cinématographiques. Sous l’oeil avisé du talentueux Crédic Jimenez, documentariste à ses débuts, l’acteur oscarisé déclara notamment “être persuadé du cinéma français et l’adorer pour de nombreuses raisons”.
Bien que particulièrement plaisants, c’est avec un plaisir étouffé que je les vis partir, impatiente de découvrir le film qu’ils venaient de nous vendre avec brio!
Le synopsis
Marseille, dans les années 70. Pierre Michel, alors magistrat s’occupant d’adolescents aux problèmes de drogues, est promu juge du grand banditisme. Homme à la conscience professionnelle particulièrement exarcerbée, Pierre Michel, incarné par Jean Dujardin, se donne pour but de traquer l’intraquable: la French Connection et son trafic d’héroïne.
Chapeautée par Gaëtan Zampa, parrain intouchable et intouché, La French est considérée comme le réseau mafieux marseillais qui gangrène la ville sous les yeux de la Bonne Mère.
Obsédé par la chutte de Zampa, incarné par Gilles Lellouche, Pierre Michel est alors prêt à user, et à abuser, de toutes les méthodes, laissant alors de côté vie, famille et déontologie.
Ma critique
Mes applaudissements frénétiques à la suite de cette avant-première témoignaient certainement de mon engouement face à cette nouvelle production de génie: du jeu des acteurs au talent du réalisateur, aucune critique négative ne peut, pour ma part, être émise!
En effet, Jean Dujardin semble avoir définitivement abandonné son rôle de gai luron, incarnant un personnage grave et sérieux, dont la tension et le besoin de justice émanent à travers l’écran. Cette prestation, qui arrive à la suite de ses rôles dans Le Loup de Wall Street et Monuments Men, s’impose comme la preuve, s’il en fallait une, de son extraordinaire talent d’adaptation.
Gilles Lellouche, quant à lui, reprend avec brio l’archétype du mauvais garçon qu’il incarnait déjà dans Ne le dis à personne, y ajoutant une touche de cruauté et un brin de machiavélisme. Même Benôit Magimel, dont on se rappelle le rôle dans Les Petits Mouchoirs, surprend par sa transformation et l’inhumanité de son personnage.
Aussi, le jeu des acteurs est soutenu par les plans serrés, enclins au réalisme, mais également la reconstitution intégrale de certains lieux du Marseille d’époque, comme les bistrots ou encore les pompes à essence.
Enfin, on soulignera également le travail de documentation colossal exécuté par Cédric Jimenez mais également les diverses rencontres des acteurs, avec les proches de Pierre Michel et de Gaëtan Zampa notamment, afin de reproduire, au mieux, cette terrible et authentique affaire marseillaise, abordée avec beaucoup d’humilité et de respect.
Un franc et french succès (avec l’accent chantant du sud, s’il-vous-plaît) à découvrir au plus vite !
Cinématiquement vôtre,
Coraline
Pssst: c’est cadeau !