Il y a une semaine maintenant, la ville Lumière saignait à nouveau, touchée en ce qu’elle a de plus prometteur : sa jeunesse. Celle-là même qu’on surprenait à s’aimer sur les quais de la Seine, à éclater de rire en terrasse et à s’émécher sur les grands boulevards. Bonne vivante. Amatrice de culture et de découvertes en tous genres. De vie, simplement.
Fauchés dans leur envol, alors que tout restait à construire, ils sont les victimes d’un monde qui se perd. À coups de religions, d’extrêmes et d’incompréhensions. De bêtises humaines, une fois de plus. Comme si l’histoire tendait à se répéter, inlassablement.
Et si personne n’a pu rester insensible face à ces événements, les ferventes amatrices de culture et de vie que nous sommes ont littéralement été anéanties. Utopistes dans l’âme, nous ne pouvions accuser le choc de tels actes, nous imaginant à la place de chacune de ces personnes, stylo à la main, traquant pour vous des lieux de vie incontournables.
Les hommes ne peuvent-ils donc pas vivre d’amour et de vin frais ? Quelle absurdité…
Coco était à Paris en ce 13 novembre 2015. Mais ce soir là, elle était déjà rentrée à Bruxelles. Sauve. Et plus ou moins saine.
À quelques heures près, se baladant le matin même sur le boulevard Saint-Martin, ç’aurait pu être elle aussi.
Si ça fait froid dans le dos ? Evidemment. Mais ça fait aussi, et surtout, réfléchir. Sur la condition humaine, sur nos choix, nos envies, nos buts. Pourquoi partageons-nous nos moments de bonheur avec vous ? Sans aucun doute, pour vous pousser à vivre, de votre côté, des instants parfaitement inoubliables. Et parce que ce que notre belle culture européenne dérange ça et là, devons-nous nous arrêter ? Laisser nos vies en suspens ? Changer nos plans ? Définitivement, non.
Nous avons été abattues un week-end durant, ne pouvant nous résoudre à écrire. Nous avons réfléchi, nous avons parlé, nous avons rêvé. Nous avons même un peu ri, comme pour contrer cette stupidité déconcertante. Et puis, nous avons décidé de faire face, remonter en selle après une chute étant le meilleur moyen de vaincre la peur.
Fidèles à nous-mêmes, nous avons fait le choix de vivre. Et plutôt que de céder à la panique et à la paranoïa, nous avons confirmé le city-trip de Coco dans la capitale française. Prévu de longue date, l’idée de l’annuler nous avait pourtant honteusement effleuré l’esprit.
Et puis, nous nous sommes dit que si nous avions pas d’armes, nous avions des plumes, des rêves, de l’amour, de l’humour et des envies de croissants chauds. Nous allons donc combattre l’idiotie par quelques articles sur le Paris foulé ces derniers jours. Meurtri, mais en vie.
Si nous espérons vous rassurer et changer votre vision de voir les choses ? Bien évidemment. Ca sera peut-être en vain. Mais nous aurons au moins, à notre manière, porté notre pierre à l’édification d’une résistance. Pacifique et essentielle.
Parce qu’après tout, la vie, elle, ne meurt jamais.
Parisiennement vôtre,
Coco & Charlie
Pour les articles sur Paris, qui arriveront progressivement cette semaine, c’est par ici :