Voilà des années que je suis, avec autant d’émerveillement que d’admiration, le travail de Steve Mc Curry. Photo-reporter américain de renom, il a saisi, et saisit encore, les plus belles et les plus atroces facettes du monde par le seul biais de son objectif.
Et c’est à ce génie du déclencheur que s’offre actuellement la Bourse de Bruxelles, présentant 200 photos imprimées en grand format.
Rentrée de l’expo, je peinais à trouver les mots, tant l’émotion me submergeait. Me voici désormais sur mon clavier… encore subjuguée !
À peine la porte de la Bourse poussée, l’exposition nous plonge dans le monde de Steve McCurry… et quel univers ! Si l’artiste capte autant les bonheurs quotidiens que les blessures mondiales, il dresse surtout un portrait majeur, celui de l’homme. À vif.
De l’Inde à l’Afghanistan, en passant par l’Afrique, l’Amérique du sud, l’Asie ou encore New-York, un fameux 11 septembre.. D’un berger nomade dans sa tente à Robert De Niro dans son penthouse newyorkais. D’un bébé emmailloté à un enfant soldat. Ses photos, prises aux quatre coins du monde, se mélangent et ne font qu’une, rendant compte d’un seul et même lieu : l’humanité.
Les clichés nous dépassent, nous rendant minuscules face à l’immensité de l’univers. Les anecdotes, quant à elles, nous transportent autant qu’elles nous émeuvent. Beauté des mots. Du cadre. Simplicité dans le traitement. Richesse dans le regard.
De la noirceur humaine, il laisse émaner ce qui vous touchera en plein cœur. Chacune de ces photos vous prend aux tripes. Vous tient des minutes durant. Et ne vous lâche pas. Gravées dans votre rétine, elles continuent de vous hanter ou de vous émouvoir. Des jours encore…
Des photographies sublimées par la scénographie de Biba Giacchetti. Les voiles, supportant les tirages, permettent un subtil jeu d’ombres et de lumières. Car le tissu engendre des flous, le spot des zones de surexposition. Et c’est alors au visiteur de se glisser dans la peau du photographe. De trouver le bon angle, pour saisir l’insaisissable : un moment parfait, où lumière, éléments et sujet ne font qu’un. Une œuvre d’art.
Plus qu’une rétrospective de l’œuvre, il s’agit là d’une expérience humaine à l’image du grand Steve. Car si l’exposition veut nous apprendre quelque chose, outre les fabuleuses histoires de ces moments capturés, c’est certainement l’humilité qui enlace encore, et tant qu’elle le peut, l’humanité.
Steve McCurry saisit ainsi les beautés de l’homme, comme autant de paradoxes, à travers leurs regards. Puits intarissable de richesses. Mieux : d’émotions.
The World of Steve McCurry
Vous désirez prendre part au voyage ? Quelle merveilleuse idée !
Deux conseils :
– Prenez l’audioguide compris dans le prix d’entrée (12€) ! 50 photos vous seront ainsi commentées.
– Prévoyez votre matinée ! Plus que n’importe quelle autre, cette exposition se savoure, se déguste. Pour mieux l’apprécier, mieux vaut donc ne pas être pressé…
Rendez-vous à la Bourse de Bruxelles (Place de la Bourse, 1000 Bruxelles) :
du lundi au vendredi de 9h30 à 17h30 – le we, vacances et jours fériés de 10h à 18h.
Nocturne le 20 avril prochain !
Photographiquement vôtre,
Coco