L’euphorie des fêtes est passée, les derniers sapins ont été traînés en rue, à côté des poubelles. Et la motivation des résolutions prises avec 1.8g dans le sang semble avoir disparu avec. C’est la déprime ! On s’était pourtant promis que cette nouvelle décennie serait différente ; que oui, cette fois, on irait vraiment plus souvent au sport ; qu’on mangerait durablement mieux, plus sain, plus bio, plus local. Sur le moment, on avait l’air de croire à cette nouvelle version de nous même. Et puis, les mauvaises habitudes ont repris le dessus. Doucement, insidieusement. « Non, cette semaine, j’ai pas le temps. La semaine d’après, peut-être. Ou la suivante, allez ! »
J’ai le sentiment qu’on attend sans cesse de nous d’être à notre maximum, dans tout ce qu’on entreprend. Cette pression vient-elle de nous, de nos proches, ou de notre société en général ? Probablement un mélange des trois, mais selon moi, il s’agit surtout d’une conséquence d’un monde géré par un néo-capitalisme effréné, où tout doit être rentable et avoir une utilité. Même les hobbies que l’on entame doivent avoir un aboutissement, un but, un sens : je fais du sport pour perdre autant de poids ; j’apprends telle langue pour le plus qu’elle apportera à mon CV. La simple curiosité, l’envie et la motivation intrinsèques n’ont pas droit de cité. Il y a également une certaine pression de la part de notre société, qui veut que puisque (quasiment) tous les savoirs sont accessibles en ligne, notre potentiel échec ne pourra être imputable qu’à nous-mêmes. Bin oui, suffit de traverser la rue ! 😉 Même le bonheur, dans ces conditions, devient une sorte de denrée quantifiable, un état dans lequel on devrait constamment se trouver. Et les réseaux sociaux se chargent bien de nous le rappeler.
Alors avec ce post, je ne prétends pas réinventer l’eau chaude, mais simplement, je vous invite à faire quelque chose, juste comme ça, sans but, sans calcul préalable. À ralentir, à prendre le temps de zoner. À sortir de cet état d’esprit de rentabilisation constante de votre emploi du temps. L’hiver et sa météo globalement sinistres me semblent propices à ces moments de relâche. Il paraît que la créativité s’étoffe davantage chez les enfants qui s’ennuient. J’aime à croire que cela ne se limite pas seulement aux enfants.
Si l’envie vous prend de prendre un petit moment pour vous, en ne pensant à rien ou au contraire, en pensant à tout, en refaisant le monde, je vous ai concocté une petite playlist toute douce pour accompagner cet instant. Les morceaux sont uniquement faits de musique instrumentale, parfois jazzy, parfois classique. Il y en a pour tous les goûts : piano, trompette, saxophone, cordes… J’espère qu’ils vous permettront de vous évader un tant soit peu !
Doucement vôtre,
Charlie
Photo : Elodie Deceuninck ©