Nos étoiles contraires: un film mielleux et convenu

Nos étoiles contraires, sorti au mois d’août dernier, nous conte l’amour impossible unissant deux adolescents atteints du cancer, ainsi que leurs brefs instants de bonheur avant le passage de la grande faucheuse.

 

Le film débute comme ceci : l’héroïne, Hazel Grace, nous promet une histoire pas comme les autres, une histoire différente des scénarios romantiques vus et revus. Elle prétend dépeindre la « vraie vie ». Pourtant, mis à part le cancer, rien, dans ce film, ne parait potentiellement réalisable. Pire encore, le film entier repose uniquement sur une addition de clichés de films hollywoodiens pour adolescents.
Les personnages quant à eux, n’ont aucune profondeur. Nous retrouvons successivement : la jeune fille soi-disant hors-norme qui tombe amoureuse du garçon un peu crâneur, le père protecteur qui voit d’un mauvais oeil la venue d’un autre mâle près de sa fille chérie, ou encore l’écrivain barjot et méprisant.
Les répliques, d’une mièvrerie encore rarement égalée, semblent tout droit sorties du dernier Twilight. Le sommet du film étant probablement la scène dans la maison d’Anne Frank à Amsterdam où une voix off, censée représenter la juive la plus célèbre du monde, dans un élan de bons sentiments, conseille de « penser à toute la beauté qu’il y a autour de soi et d’être heureux ». À la suite de quoi les deux héros s’embrassent sous les applaudissements des autres visiteurs.
La bande-originale colle parfaitement avec le reste du film : tout aussi fleur bleue et convenue, on nous gave à coup de pop rock avilissant. Non, non, aucun cliché ne nous sera épargné.
Les scènes dites « émotives » ne peuvent visiblement l’être sans trois ingrédients magiques dont le réalisateur croit détenir le secret : un ralenti pathétique, une entrée larmoyante des instruments à corde et enfin un jeu particulièrement mauvais des acteurs.
Un film sans aucune grâce, sans piment et bourré de clichés… En bref, deux heures et six minutes de vie perdues qu’il nous faudra oublier au plus vite.

Charlie